À Tolède, j’entre dans la première église venue. Les clochers sont d’excellents postes d’observation, à condition de surveiller l’heure pour ne pas se se laisser surprendre par un grand coup de cloche.
Je remarque la cathédrale Sainte-Marie qui domine fièrement la ville. Inutile de chercher un autre modèle, je ne peux pas la quitter des yeux. J’hésite sur la technique à employer et choisis finalement la peinture.
L’aquarelle directe ne pardonne pas l’erreur. Accepter que rien ne s’efface demande un certain sang froid. Le papier pour la peinture est épais, lourd et cher : chaque feuille du carnet compte comme les clichés d’une pellicule argentique. Je m’autorise rarement un deuxième essai. Cette pression est calculée, j’en ai besoin pour rester concentrée. J’ai cessé d’utiliser une gomme le jour où j’ai compris que sa présence rassurante laissait mon esprit divaguer.
L'aquarelle directe rive mes yeux et mon cerveau au modèle et ne les libère que lorque mes muscles se relâchent, signe que la peinture est terminée.