Arrivée à Malaga après plusieurs heures de route en pleine canicule, je m’affale sur la plage, en quête de fraîcheur. La lumière de cette fin de journée est douce et me donne envie d’une peinture rapide. J’ai perdu le goût des concentrations laborieuses à Cordoue.
Cette fois, je choisis un petit carnet.
Le format de la feuille est comme un lieu de vie. Les grands espaces procurent une liberté de mouvement stimulante mais peuvent pousser à l’accumulation. Les petits périmètres forcent à faire des choix et à ne conserver que l’essentiel. Bien sûr, le contre-pied existe : être minimaliste et épuré dans un grand format ou multiplier les détails dans un mouchoir de poche. Quoi qu’il en soit, varier la taille du support m'aide à libèrer le geste.
J’esquisse une vue rapide du centre ville depuis la queue du musée Picasso. Le petit carnet est rapide à sortir et discret dans la foule, mais il ne pardonne rien. Sur un dessin de taille réduite, les erreurs paraissent énormes, quand elles se noient parfois dans les grandes compositions.