Quand je pense à Caumont, je vois d’abord le canal. Je m’imagine bras dessus, bras dessous avec ma mère, marchant sur un tapis de feuilles mortes. On longe les platanes, on observe les reflets qui se tordent au passage d’une péniche et les couleurs qui changent à chaque saison. On s’arrête, on revient sur nos pas.
Avant de traverser le pont qui marque l’entrée de Caumont, on passe trois dos d’ânes que mon père appelait « les popotins ». Quand il venait me déposer chez ma grand-mère pour les vacances, il accélérait d’un coup sur les trois popotins et je riais aux éclats sur la banquète arrière. Des années plus tard, je ne peux me retenir de sourire et d’appuyer sur la pédale en arrivant au village.