Léo, un ami d'Elsa, nous a rejoint pour quelques jours. Il a loué une moto. Ce matin, je suis partie faire un tour avec lui, pour voir le soleil se lever en dehors de la ville.
Assise sur le siège passager, accrochée au buste de Léo, j'apprécie d'être entraînée sur la route. C'est un luxe d'être passager et d'avoir le temps d'admirer le paysage sans s'inquiéter de la circulation. Léo est ravi de conduire et ça m'arrange.
J'observe les deux roues autour de moi. Tous les couples et les familles fonctionnent ainsi : l'homme conduit, la femme suit. Certaines femmes conduisent seules, mais si un homme est à bord, c'est lui qui prend le volant. C'est d'une telle évidence, c'est si unanime, qu'on met un certain temps à se demander pourquoi.
Une seule raison à cela : conduire est valorisant. Celui qui conduit décide, il est symboliquement du côté de la force. Pourtant, s'il faut de la force et du courage pour être aux commandes d'un véhicule, il en faut aussi pour accepter de ne rien maîtriser, de faire confiance à l'autre et de lui confier sa vie.
Si la place du passager était valorisée, verrait-on plus de femmes conduire ?