Retour à Europe

Joséphina vient à la maison préparer des pâtes fraîches. Durant deux heures, elle confectionne les orechiette et les fusilis en papotant. «Pour les fusilis, j'utilise une tige en métal et je roule la pâte autour. Cette tige, elle appartenait à ma mère, et avant ça, à ma grand-mère. Un jour, je la donnerai à ma fille. C'est une petite tige de rien, mais voilà, j'y tiens.»

Derrière les volets clos, les cloches sonnent. «On enterre un monsieur aujourd'hui. Il avait quatre-vingt-dix ans passés, et c'était un brave homme. Quand j'étais petite, il venait le dimanche avec sa camionette pour nous vendre des glaces. On l'entendait crier "Gelatiiii, gelatiiii". Pour 10 lires, on avait une boule vanille ou chocolat dans une coupelle. Quel bonheur c'était ! Cette voix qui criait "Gelati"  le dimanche, c'est une joie de mon enfance.»

Le soir, des amis de Franceso nous rejoignent pour le dîner. Des tomates cerises tranchées en deux sont cuites au four, couvertes de chapelure, d'origan et d'huile d'olive. Nous les déposons, tendres et juteuses, sur les pâtes fraîches, en remplissant nos verres d'un bon rosé du Salento.