Retour à France

Julien

Je me souviens de mon arrivée par la gare, comme dans le film des frères Lumière. Elle a tout le charme du « style Eiffel » avec ses escaliers en fer forgé, ses décors en faïence. Il faut aller les regarder de près. J’aime voir les gens simples qui partent de là pour aller au travail. J’ai vécu près du conservatoire. L’été j’entendais des morceaux de clarinette. Il y a aussi le monument aux morts contre lequel les gosses viennent faire du skate ; ils l’usent à force de se cogner contre. J’aime me pencher pour lire les noms des enfants morts à la guerre, en particulier 14-18.


Je pense à eux depuis la gare, qui n’a pas changé depuis leur départ pour l’Est. J’aime les lieux anciens de Rosny. Leur architecture « accroche » les choses. Les bâtiments récents sont trop lisses. Je suis un adepte de la Dérive. Dans ma tête je monte la rue du 4e Zouave… Ou je suis un parcours qui démarre à la gare, passe par le parc de la mairie, la librairie, le chapiteau de cirque et redescend par les petites rues. C’est ce parcours-là auquel je pensais quand nous étions obligés de montrer un papier pour aller dehors.