Eileen Chavez vit dans cette maison. Nous nous sommes rencontrées quelques jours plus tôt à la manifestation contre l’ICE.
«La situation des migrants me touche profondément. Mon père est mexicain, ses parents sont arrivés aux USA il y a de nombreuses années pour chercher du travail. Ma mère est décédée quand j’étais enfant, elle était juive, mais je ne sais pas vraiment de quelle origine. Mes grands-parents ont fuit la seconde guerre mondiale en Europe et ils ne voulaient pas raconter leur histoire. Ils sont peut-être arrivés de Russie ou de Pologne, ou d’un autre pays d’Europe de l’Est. En fait, j’en sais rien…»
«J’édite régulièrement des fanzines. Mes dessins sont parfois figuratifs, parfois abstraits. Ils m’aident à exprimer les émotions fortes qui accompagnent la recherche de mon équilibre. L’identité est au centre de mes questionnements, et touche différents domaines de ma vie : il y a l’identité culturelle, savoir d’où je viens, et celle du genre. Je suis transgenre. Je ne me sens ni femme, ni homme, quelque part entre les deux.»