Retour à Monde

Je rencontre Eleanor Ray à une soirée chez des amis de Lucie. Il y a cinq ans, elle a ouvert le Wasteshed, une recyclerie de matériel artistique. Chaque jour, elle récupère et trie des dons, pour les revendre à bas prix dans le local d’une ancienne usine.

«Je n’ai pas inventé ce concept, je l’ai vu dans d’autres villes avant de me décider à lancer ma propre recyclerie. C’est un travail gratifiant : ça soutient la créativité en rendant le matériel accessible, ça crée un vrai lien dans le quartier, et surtout ça limite le gaspillage. Après, j’avoue qu’il faut un engagement fort pour tenir la cadence : les cartons arrivent par vagues qu’il faut sans cesse retrier et étiqueter. Parfois je n’en vois plus le bout. Heureusement, un groupe de volontaires vient m’aider tous les mardis soirs, ça fait du bien.»

«Les habitants de Chicago sont très peu sensiblilisés à la question du recyclage. Je pense que c’est à cause de notre manière de gérer les déchets : ici, on cache les poubelles. Les ordures ménagères s’entassent dans ce que l’on appelle «les allées», ces rues étroites qui passent derrière les maisons. Devant les habitations, tout est propre, en dehors des poubelles publiques. C’est peut-être plus agréable, mais ça n’aide pas à prendre conscience du volume de déchets qu’on produit.»

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