À Chicago, les problèmes sont comme les poubelles : on aime ni les voir, ni en parler.Le mot d’ordre aux USA, c’est la «positive attitude». En société, il faut se montrer dynamique et souriant. Les américains se félicitent et se motivent quotidiennement en rivalisant d’expressions enthousiastes comme «Amazing», «Awesome», «Oh my God» ou «So cute». Et sincèrement, ça fait du bien de se sentir encouragé et valorisé à la moindre initiative.
Cette attitude, encouragée dans tous les domaines de la vie, fait recette sur le marché du «Feel Good». Des livres, des DVD et des coachs en tous genres expliquent les secret de cette science du bonheur qui permet de toujours voir le verre à moitié plein.
Mais si la «positive attitude» est une norme sociale, tous les américains ne sont pas convaincus de ses bienfaits. Rester souriant permet de garder le moral, à condition de ne pas refouler ses émotions négatives et perdre son esprit critique. Barbara Ehrenreich, écrivaine, chroniqueuse et militante féministe et socialiste, affirme que l’excès de pensée positive a joué un rôle dans la crise financière des subprimes. D’après elle, quand la «positive attitude» est excessive et infantilisante, elle développe une confiance aveugle dans la prospérité, et encourage l’accroissement de la dette publique et la débâcle des prêts hypothécaires.