Retour à Monde

Je rencontre Mike Centeno, le mari d’Anna, à la soirée de «remboursement de crédit». Il est dessinateur et a quitté le Venezuela il y a 10 ans. Dans un de ses fanzines, il raconte qu’un ami lui a offert des lunettes virtuelles et qu’il les utilise parfois pour revoir Caracas.

«Mon frère est parti avant moi, puis je l’ai suivi. Depuis, j’assiste au déclin de mon pays, de l’extérieur, sans rien pouvoir y faire. C’est dur à vivre. Je fais des bandes dessinées, souvent des fictions dans des univers décalés ou futuristes. J’y ajoute toujours une trame politique. Je suis heureux de pouvoir vivre aux États-Unis, je fais partie de ceux qui ont eu la chance de pouvoir partir. Mais vivre dans un autre pays sans possibilité de rentrer chez soi, c’est autre chose que de simplement voyager.»

«J’ai entendu des vénézuélien me dire "Trump a l’air super. La gauche, c’est vraiment de la merde, ici on crève d’avoir voté à gauche". Qu’est-ce que je peux répondre ? J’essaye d’expliquer que la solution n’est pas bonne non plus du côté de Trump. On a qu’une planète, on est aux abois sur les réserves naturelles. Ceux qui choisissent une stratégie de haine et de replis ne font qu’aggraver la situation.»

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