Il y a presque vingt ans, je dessinais mes rêves le matin dans un carnet. Progressivement, j’ai rempli les pages en rêvant éveillée.
En hommage à l’écriture automatique des surréalistes, j’appelle «dessins automatiques» ces illustrations à la ligne claire qui ponctuent mes carnets de parenthèses étranges.
La technique est simple et complexe à la fois : je laisse le trait se délier sur la feuille sans chercher à contrôler sa trajectoire. C’est un effort volontaire de se retenir de prévisualiser une forme. L’improvisation totale demande de faire confiance à une partie de soi qui ne passe pas par la case conscience.
Quand je peins ou dessine ce que je vois, j’alimente, au creux de mon cerveau, une bibliothèque. Ces archives permettent à mon inconscient de s’exprimer en image. Plus j’observe le monde, plus les dessins automatiques sont riches de références.
Le dessin est pour moi une pratique méditative. J’aiguise ma concentration, en la dirigeant à la fois vers ce que j’observe et ce que je ressens. Voir dehors et dedans sont les deux poids d’une balance qui crée mon équilibre.
Merci d’avoir pris le temps de lire une bribe de ce qui se passe de l’autre côté des yeux.