Le sud de l’Espagne est aride et rocailleux. Le désert de Tabernas a servi de toile de fond à de nombreux films depuis les années 60. Les décors des Westerns spaghettis ont été rassemblés pour constituer des villages anachroniques que l’on peut visiter pour une poignée d’euros.
Assise au beau milieu de la rue principale, je peins le Post Office en plissant les yeux à chaque bourrasque. La poussière me camoufle progressivement. Un cow-boy passe et incline son chapeau en guise de politesse. La chaleur brûle la peau. L’aquarelle sèche en quelques secondes. Pchit.
Quand il fait chaud, les doigts glissent. Par grand froid, les mains engourdies sont rigides. Si l’air est humide, la peinture ne sèche pas, laissant les couleurs se mélanger de façon anarchique. Parfois les mouches boivent les tâches d’aquarelles fraîches sur la page et ponctuent les aplats de points blancs. La poussière et le sable salissent les feuilles et font crisser la palette.
Quand on peint en plein air, la nature participe au résultat.