Je grimpe les escaliers de l’Albaicín de Grenade en courant. Tête baissée, je ne vois ni l’ancienne medina des nasrides, ni les portes cloutées des hamams, ni les églises au style mudejar. Arrivée en haut de la coline, je choisis le premier le point de vue sur l’Alhambra qui s’offre. Je suis dans l’urgence de cocher une case.
La pression qui d’ordinaire me pousse à être exigeante et rester concentrée peut déborder et devenir irrationnelle. Dans ce cas précis, je choisis une vue de carte postale plutôt que de laisser venir naturellement le désir peindre. Le résultat est froid et sans intérêt.
Idéalement, dans ces moments là, je devrais tout arrêter, aller prendre l’air, boire un café au lait, lever le nez au ciel. Dessiner sans plaisir est toujours une erreur.