Si tu viens à Niaguis, tu rencontreras rapidement Omar. Il est né ici. C'est un bon ami d'Abdul
et de Maëlle. Sa case est juste à côté des jardins de Kassou, et il est en train d'en construire une autre
"pour les routards du monde entier". Il travaille le bois, fabrique toutes sortes d'objets, et sculpte.
Il parle le français, le wolof, le mandin, de joola, le créole, le peul, et le mankaï. Quand je lui dit
que ça fait beaucoup de langues, il me répond "Ben c'est la Casamance, quoi".
Au début des années 90, Omar est parti à Dakar étudier le travail du bois. À cette époque la rébellion des indépendantistes est devenue plus violente, les villages étaient souvent attaqués et pillés. Parfois par
des rebelles, parfois par des militaires déguisés en rebelles. Tous les habitants de Niaguis sont peu à pau partis,
le village devint désert. Puis les familles qui vivaient isolées dans la brousse s'y sont peu à peu regroupées.
Plus tard Omar est revenu, mais la plupart des exilés sont restés à Dakar, et les habitants actuels du village
sont des anciens de la brousse.