17/04/2017 12:00
« Au début, j’étais à terre. Je n’avais plus confiance en personne, ni en rien, sauf en moi-même, parce que je savais ce que j’avais fait. Grâce à ça, j’ai pu me relever. Et je me suis trouvé face à d’autres camarades. On s’est rendu compte qu’on était capables d’être encore solidaires. Ça a été très important pour nous tous. Ce qui est particulier, c’est qu’on a vécu ça de manière ni défaitiste, ni misérabiliste : c’était drôle, malgré tout. »
Renato, pourquoi tu tiens à raconter toutes ces histoires ?
« Je fais partie d’une association à Paris, pour la mémoire des exilés chiliens. Un jour, on a décidé de s’enregistrer pour raconter nos vies : j’ai pris le micro et j’ai parlé pendant 8 heures ! Bon, c’est un témoignage de plus. Peut-être que ça peut ajouter une brique à l’édifice, pour éviter les même erreurs. Pas toute de suite hein, ça j’y crois pas trop. Manifestement, on a tendance à pas comprendre. Après une guerre, on dit "on arrête, on arrête", et vlan, on se remet sur la gueule quelques années après. Mais sait-on jamais… Peut-être qu’à force de se souvenir… »